dimanche 19 avril 2015

Retour à l'expo

Vendredi 17 février 2012

Alors qu'on se balade en centre-ville avec Jean-Michel, Latifah et Corinne, on tombe sur Madame Tinople, notre prof de latin ; elle nous apprend que c'est le dernier jour de l'exposition de son mari, et nous invite à la soirée de clôture qui aura lieu à partir de 21h30.
Jean-Michel et moi étions déjà présents lors de l'inauguration de l'expo, donc on n'a pas particulièrement envie d'y retourner (quoique, si le buffet est aussi bon que la dernière fois, ça peut valoir le coup...) ; Corinne en revanche semble très intéressée par l'évènement, de même que Latifah qui n'avait pas été invitée au mois de septembre étant donné qu'elle ne fait pas option latin mais grec. Nous décidons donc au final de les y accompagner, même si on a déjà tout vu la dernière fois.

De leur côté, Julia et Adonis ont eux aussi entendu parler de cette soirée de clôture de la bouche même de Charles Tinople, alors qu'ils mangeaient ensemble au RU en compagnie de Maud et de Jackson.

C'est ainsi que toute notre équipe décide de se rendre à la Galerie Irrigua le soir venu, à l'exception d'Ethan qui préfère rester chez lui pour bosser plutôt que de s'infliger un nouveau discours de Charles Tinople ; il nous transmet néanmoins via le chat les résultats de son enquête : Le livreur n'est lié à aucun fleuriste de la ville, et d'après la description fournie par son majordome Niles et son ami Marc Donnadieu il s'agirait d'un homme d'une trentaine d'années aux cheveux châtain.
Un autre détail trouble Ethan : On ignore toujours qui était la victime du 3ème donjon ! Quand on a vaincu le gardien du donjon de la Vierge, on a aperçu furtivement la silhouette d'une jeune femme qui a disparu aussi sec ; il n'y a pas eu de conversation entre la victime et son double avant le combat, et aucune disparition n'a été relayée par les médias à cette époque (si je me souviens bien, c'était aux alentours d'Halloween). Pourquoi les choses se sont passées différemment cette fois-là ?

21h25.
En attendant que les portes s'ouvrent, Julia nous raconte qu'elle a fait visiter La Fnouk à Lisbeth cet après-midi ; comme on pouvait s'y attendre, ce ne fut pas de tout repos : La jeune femme s'est mis en tête d'acheter un maximum d'objets de couleur bleue ou portant le mot "bleu" dans leur titre ! Et, au moment de payer, elle a ouvert un porte-monnaie visiblement sans fond qui s'est mis à déverser un nombre surréaliste de pièces de monnaie devant une caissière totalement médusée !
Quoi qu'il en soit, Lisbeth a remercié Julia en lui remettant une lettre de défi, comme elle l'avait fait avec Adonis.

Nous sommes rejoints par Jackson, puis par Latifah et Corinne qui arrivent ensemble ; bien que présente au moment de l'invitation de Charles, Maud n'a pas souhaité assister à l'exposition ; de son côté JM avait invité Diane, mais cette dernière avait déjà d'autres projets.

Avec une peu de retard par rapport à l'heure prévue, la soirée commence enfin. Vers 22h00, Charles Tinople nous sert un de ces discours soporifiques dont il a le secret : Il se félicite du succès de l'exposition, évoque les conférences qu'il a données aux USA fin octobre, et se lance dans une série de remerciements : Monsieur le Maire, son Adjointe à la Culture, le Directeur de la Galerie Irrigua, son épouse Constance... Alain Drachon, l'assistant de Charles, remet des bouquets de roses rouges aux personnes concernées.

Après le discours, on s'approche de la fresque (je ne vais pas m'embêter à vous la décrire à nouveau, elle n'a absolument pas changé depuis la dernière fois !) ; Latifah, perplexe, nous demande ce qu'elle représente. Adonis lui répond en énonçant les deux théories avancées par Charles et Alain : Selon le premier il s'agit de la déesse de l'agriculture Cérès qui punit des hommes n'ayant pas respecté son culte, selon son assistant il s'agit de la déesse de la terre Tellus qui punit des hommes ayant saccagé la nature.

Après ces explications, notre petit groupe se sépare ; en ce qui me concerne, mon premier réflexe et de me rendre au buffet et de faire une razzia sur les petits fours. Jean-Michel m'accompagne, avant de retourner observer plus longuement la fresque.
Adonis se rapproche de Corinne et Latifah afin de demander à cette dernière si elle a des nouvelles de Samir (réponse : non) ; puis, remarquant que Charles s'avance dans sa direction, il fonce au buffet pour l'éviter.
Julia rejoint Jean-Michel devant la fresque ; elle lui fait part de son trouble : L'attaque des plantes représentée sur la mosaïque est incroyablement similaire à celle que nous avons subie la première fois que nous nous sommes retrouvés dans le Monde des Ombres, quand les racines qui pendaient du plafond fissuré de la station de métro Capitole se sont mises à nous agripper.
Charles s'étant suffisamment éloigné, Adonis me laisse seul au buffet et jette un œil du côté des pièces de monnaie dans l'espoir d'y voir quelque chose de familier de gravé dessus (genre, un portrait d'Igor ?). Puis, après être retourné devant la fresque, il revient me voir et m'annonce qu'il trouve que la jeune femme représentée sur la mosaïque ressemble à Lisbeth. Je me contente juste de lui répondre qu'il n'est absolument pas physionomiste. -_-
Jean-Michel nous rejoint et nous apprend que Julia est intriguée par les bouquets de roses distribués lors du discours de Charles ; ce n'est probablement qu'une coïncidence, mais par acquit de conscience elle préfère s'assurer qu'il n'y a pas de roses noires dans le lot.

Alors que nous discutons entre hommes au buffet, nous sommes interrompus par Constance Tinople qui nous annonce fièrement qu'elle a retrouvé le mot qu'elle cherchait l'autre fois : « Vous vous souvenez ? Lors de la soirée d'ouverture, vous regardiez un masque de théâtre grec, et j'ai eu un trou de mémoire au moment de vous donner son nom en latin... Eh bien ça me revient maintenant : On appelle ce masque une persona ! »
Quoi ?!
Julia, qui passait à proximité, nous rejoint immédiatement quand elle entend Madame Tinople prononcer le mot "persona". On demande plus de détails sur le sujet à la prof de latin, qui semble ravie d'avoir un auditoire aussi attentif (ça change de ses cours à Mermoz) : Elle nous apprend que d'autres musées proposent ce genre de masques dans leur collection, mais qu'il est très rare qu'ils soient aussi bien conservés que celui-ci.

Nous décidons de retourner observer le masque ; le fait que cet objet s'appelle une persona ne peut pas être une coïncidence ! En plus, à l'exception de Jean-Michel, nous avons tous éveillé notre pouvoir le soir même où nous avons vu ce masque pour la première fois ! Et pour finir, il était orné d'un papillon, qui est visiblement l'emblème du maître d'Igor ! Si mes souvenirs sont exacts, il était exposé juste après les amphores...
Hein ?!
À l'endroit où l'on s'attendait à trouver le masque, il y a désormais une statuette à l'effigie de la déesse Junon. J'envisage un instant la possibilité que ma mémoire m'ait joué des tours, mais visiblement mes camarades sont eux aussi persuadés que le masque se trouvait là la dernière fois.
« Il a peut-être été déplacé ? »
Alors qu'on est sur le point de partir chacun de son côté à la recherche du masque, on est rejoints par Corinne et Latifah qui nous annoncent qu'elles ont fait le tour de l'expo et qu'elles vont rentrer ; on en profite pour leur demander si elles ont vu un masque de pierre orné d'un papillon sculpté, mais elles nous répondent qu'elles n'ont rien vu de tel. En tout cas elles semblent avoir bien aimé l'exposition, et au moment de se dire au revoir je sens que le Lien Social qui m'unit à Corinne s'est encore renforcé.

Adonis décide de retrouver Constance pour lui demander si elle sait où est passé le masque ; elle l'ignore, et lui suggère de poser la question à son mari. À contre-cœur, Adonis se résout à engager la conversation avec Charles ; ce dernier lui apprend que c'est Alain qui a retiré le masque de l'exposition quelques jours après l'inauguration dans le but de le restaurer.
Adonis rejoint donc Alain pour l'interroger, puis revient vers nous pour nous faire son rapport : Il nous informe que le masque est actuellement entreposé à la fac, mais que comme là c'est le week-end Alain ne pourra nous le montrer que lundi matin.

À peine a-t-il fini de parler que tout s'assombrit autour de nous tandis que le temps se fige !
Quoi ?!? Que se passe-t-il ?

Nous nous retrouvons dans un vaste espace sombre et vide, à l'exception d'une chaise en ébène au rembourrage bleu nuit sur laquelle est assise une marionnette en bois à l'effigie d'Igor. Des papillons de lumière dorés voltigent autour de nous et révèlent la présence d'une silhouette derrière la chaise.
Un voix d'homme retentit, mystérieuse mais emplie de bienveillance : « Le moment est enfin venu : Vous avez toutes les pièces du puzzle en votre possession. 
Si vous réfléchissez bien je suis sûr que vous parviendrez à faire la lumière sur cette affaire et à éclairer le chemin qui vous conduira à la Vérité. 
Il n'y a rien que je puisse faire pour vous aider à part croire en votre réussite et vous allouer l'assistance de mes serviteurs. Je vous en prie, déjouez les plans du Chaos Rampant ! »

Puis le temps reprend son cours et nous nous retrouvons à notre emplacement initial, devant le buffet.
Une fois la surprise passée, nous essayons de comprendre ce qu'il vient de se passer : De toute évidence nous venons de rencontrer Philemon, le maître d'Igor et de Lisbeth.
« "Toutes les pièces du puzzle"... On toucherait donc au but ? Pourtant je n'ai pas l'impression qu'on soit plus avancés... »
« Allons voir Igor, il nous en dira peut-être plus... »
« Arrête le punch, Adonis : Tu sais bien qu'Igor ne nous donnera aucun indice clair ! Et visiblement on a déjà toutes les informations nécessaires à notre disposition... »
« Reprenons : Tout a commencé le jour de l'inauguration de cette expo ; on a assisté à la soirée, on a pris le métro, puis on s'est retrouvés dans le Monde des Ombres et on a éveillé nos Personas... »
« D'après Mitsuru Kirijo le potentiel d'invoquer des Personas touche un pourcentage assez faible de la population. Je trouve surprenant que nous soyons si nombreux à l'avoir éveillé d'un coup. Je pense qu'il s'est passé quelque chose au cours de la soirée qui a fait que nous avons obtenu ce pouvoir. »
« Mais quoi ? La femme d'Adonis était présente à la soirée elle aussi, mais contrairement à nous elle s'est transformée en silhouette masquée dans le métro. Qu'est-ce qu'on a fait pour avoir le pouvoir des Personas ? »
Mme Tinople, qui passait à côté, entend ce dernier mot et nous aborde : « Vous en êtes encore à parler du masque ? Remarquez, je vous comprends, c'est un bel objet, un véritable trésor archéologique... Et si bien conservé en plus ! Ce n'était pas forcément le cas des autres objets exhumés par mon mari dans les ruines qui ont été découvertes lors de la construction de la première ligne de métro... »
Puis la prof de latin nous abandonne après s'être servi un verre ; nous reprenons aussi sec notre séance de brainstorming.
Nous sommes tous d'accord sur plusieurs points : Il existe un lien entre nos pouvoirs et le masque, qui s'appelle une persona et qui porte le symbole de Philemon ; de même, il existe un lien entre le masque et le métro, à savoir les fameuses ruines gallo-romaines qui sont à l'origine de cette exposition.
Le cas de la femme d'Adonis et des quelques visiteurs de l'expo qui étaient présents avec nous dans le métro mais qui n'ont pas éveillé le pouvoir de leur Persona pose problème : Ils ont vu le masque lors de la soirée, tout comme nous, mais ils n'ont pas obtenu ce pouvoir. Qu'est-ce qu'on a fait de plus qu'eux ? Est-ce qu'on s'est plus approchés du masque ? Est-ce qu'on a passé plus de temps à l'observer ?

Il est déjà 23h30 passé. Alain Drachon annonce à Charles qu'il va rentrer chez lui ; ce dernier lui rappelle qu'il y a des métros jusqu'à 1 heure du matin, et qu'au pire il peut le ramener en voiture.
« Je vous remercie, mais je suis fatigué : L'organisation de cette soirée de clôture m'a mis sur les rotules. »
« Je comprends. Au revoir, Alain. Passez de bonnes vacances, j'espère que vous aurez beau temps là-bas ! »
« Merci ! À dans une semaine ! »
Quoi, il part en vacances ?! Mais il n'était pas censé nous montrer le masque lundi ?
Alors qu'Alain sort de la galerie, j'entends deux jeunes femmes parler de lui : « C'était qui ce beau jeune homme aux cheveux châtain qui vient de partir ? »
« C'est l'assistant du professeur Tinople. C'est vrai qu'il est pas mal... »
La conversation de tout à l'heure avec Ethan nous revient en mémoire : Le livreur de roses noires est un jeune homme d'une trentaine d'années aux cheveux châtain !

« Suivons-le ! »

Nous prenons donc Alain Drachon en filature ; ce dernier ne semble pas réaliser qu'il est suivi.
Sur le chemin, certains détails louches nous sautent enfin aux yeux : Alain prétend avoir retiré le masque pour le restaurer, mais Constance Tinople nous a dit qu'il était dans un état de conservation remarquable ; et puis même s'il avait vraiment eu besoin d'être restauré il y a 5 mois, ça fait belle lurette qu'il aurait dû avoir repris sa place dans l'expo ! Et pour finir Alain était aux USA avec Charles au moment de la disparition de la troisième victime, ça pourrait expliquer pourquoi le cas de cette dernière est différent (Alain n'a pas pu lui porter de roses noires, du coup son enlèvement a dû se dérouler autrement) !
Plus on s'approche de la station de métro, plus on est convaincus qu'Alain est le coupable !
Une fois à l'intérieur, nous gardons nos distances et attendons le dernier moment pour monter dans la même rame que lui, en prenant soin de nous dissimuler tant bien que mal derrière d'autres voyageurs. Fort heureusement, Alain est absorbé par son smartphone et n'a toujours pas remarqué que nous le traquions.

Les stations s'enchaînent : Mermoz, Fontaine-Lestang, Arènes, Patte d'Oie, St Cyprien République, Esquirol...
Et là, alors que le métro est en chemin pour la station Capitole, la lumière s'éteint brusquement.
Il est Minuit !!!
Lorsque la lumière se rallume, tous les passagers ont été remplacés par des silhouettes masquées. À l'exception de notre petite équipe... et d'Alain !