Lundi 14 novembre 2011
Au lycée, Corinne nous parle d'un restau au concept original qu'elle a découvert récemment et qu'elle apprécie beaucoup : "Chez Roméo".
Ce restaurant propose à la fois des pizzas, des crêpes, et des okonomiyaki (une spécialité japonaise, sorte de galette de chou). D'après Corinne on y mange très bien, les prix sont raisonnables, et il y a même un menu spécial anniversaire (avec bougies sur le gâteau et boissons offertes, sur présentation d'une pièce d'identité) !
Mais c'est parfait, ça, pour la soirée d'après-demain !
Une fois les cours terminés, je passe un coup de fil à Julia et lui parle du restau ; l'idée lui plait, elle se charge de réserver une table.
En fin d'après-midi Jackson vient prendre sa revanche aux jeux vidéo ; il me parle un peu de sa future expédition en Égypte avec Adonis, mais n'entre pas trop dans les détails (je le trouve même limite mystérieux, comme s'il me cachait quelque chose).
Mardi 15 novembre 2011
Pendant la récré, j'entends des élèves de seconde parler du TGS, et plus particulièrement de son concours de cosplay ; mine de rien, j'ai de plus en plus hâte d'assister à ce salon, je sens que ça va être très sympa !
J'aide Ethan à acheter les cadeaux pour Julia : Un livre sur l'Art, l'intégrale de la série de manga "Princesse Méduse", le calendrier 2012 des "Dieux du Gymnase", et un coussin "Rototo".
Ethan a l'air d'aller bien. Je décide de ne pas pourrir l'ambiance en évoquant le nom de Samir...
Mercredi 16 novembre 2011
Julia nous a donné rendez-vous à 20h00 au restaurant "Chez Roméo" ; une fois sur place, je découvre son hideuse mascotte (un chat roux obèse) et son inquiétant patron, Antonio (dit "Tonton") : Cheveux noirs gominés, visage émacié, fine moustache surplombant une bouche qui n'a pas l'air de savoir sourire, sourcils froncés, petits yeux qui vous transpercent tels des poignards plus qu'ils ne vous regardent... Ce type semble tout droit sorti d'un film de gangsters ! Il a beau ne pas porter ni borsalino ni costume rayé (remplacés par une toque et un tablier de cuisine), on a quand même l'impression qu'il y a écrit "Mafia" sur son front !
Mais qu'est-ce qu'on fait là ?! C'était finalement pas une bonne idée, ce restau !
Antonio nous conduit dans une petite arrière-salle, qui a été entièrement réservée pour la soirée de Julia. Étant donné qu'il n'y a pas d'autres clients, et que tous les invités ne sont pas encore arrivés, le patron reste avec nous (Oh non !) et se met à nous raconter sa vie :
On apprend ainsi que sa mère est japonaise et son père est sicilien, et qu'il a passé son enfance en Bretagne, ce qui explique le concept original de son restaurant ; il nous parle aussi de sa fille, Lucie, dont il semble très fier même s'il n'a pas l'air d'apprécier son petit-ami actuel.
Au fur et à mesure qu'il parle le malaise ambiant s'estompe, et je réalise que les apparences étaient trompeuses : Tonton s'avère être bien plus sympathique que je ne l'aurais cru, le voilà même qui rit avec nous de bon cœur tandis que les derniers invités prennent place.
Il y a donc à cette soirée Julia (bien évidemment), Ethan, Adonis et sa femme, Jean-Michel (qui est venu avec Diane et sa petite sœur Amélie), Maud, Bebe, et moi.
Au cours du repas, nous somme interrompus par une voix familière : Corinne, qui mangeait seule dans la salle principale, nous a aperçus dans l'arrière-salle et a décidé de nous saluer ; nous lui apprenons que nous sommes réunis pour fêter les 18 ans de Julia, et lui proposons de se joindre à nous.
Corinne reconnait un des motifs de l'éventail qu'agite sans cesse Bebe, un yōkai à ce que j'ai compris... Bebe la félicite, et lui raconte qu'il a étudié un an au Japon ; il n'en faut pas plus pour enflammer l'enthousiasme de la jeune fille, qui se met alors à le bombarder de questions ! Bref, il fallait s'y attendre, le courant est passé tout de suite entre les deux japanophiles !
Ethan nous abandonne peu après la remise des cadeaux. Il m'a semblé distant toute la soirée, et a très peu discuté avec ses voisins de table.
Après le repas, nous sortons et discutons encore un petit moment devant l'entrée du restaurant ; au moment où Corinne nous dit au revoir, j'ai la sensation que le Lien
Social qui nous unit s'est encore renforcé ; une sensation que partagent
mes autres coéquipiers.
Alors que nous sommes sur le point de nous séparer, Julia reçoit un énième SMS lui souhaitant son anniversaire. Sauf qu'à la suite de ce message, je sens qu'elle essaie d'établir un contact télépathique avec nous.
Autant communiquer par télépathie dans le Monde des Ombres est relativement facile, autant ça demande bien plus d'efforts dans le monde réel (ça devient même rapidement douloureux, et occasionne migraines et saignements de nez) : Je pressens que Julia a quelques chose d'important à nous annoncer, quelque chose qu'elle ne peut pas dire à haute voix devant les autres invités...
« C'était Samir ! »
« Quoi ?! »
« Qu'est-ce qu'il a écrit ? »
« Juste "Joyeux Anniversaire ! Samir" »
« Au moins on sait qu'il est toujours en vie. »
« Oui, enfin, s'il est bel et bien l'auteur de ce message... »
« En tout cas ça lui ressemble, de penser à souhaiter l'anniversaire de ses amis. »
Jeudi 17 novembre 2011
Le capitaine de l'équipe de foot du lycée commence à être lourd : Depuis ce qui s'est passé la semaine dernière, il n'arrête pas de me harceler pour que je fasse partie de l'équipe !
Aujourd'hui encore, je suis obligé de le repousser en lui disant que je n'ai ni le temps, ni l'envie pour ça. Ce qui est en partie vrai...
Le problème, c'est que Jean-Michel a vu la scène, et me pose plein de questions sur le sujet.
À part ça, la journée de cours se passe sans accroc. En fin d'après-midi, je reçois un coup de fil d'Adonis : Étant donné que sa femme a une soirée de prévue sans lui, il me propose de manger ensemble en ville ce soir, juste tous les deux. Et c'est lui qui régale !
On se retrouve à 19h00 devant la crêperie de l'autre fois, il commande spontanément pour moi une crêpe figue-foie gras (pourtant cette fois j'étais disposé à me montrer raisonnable et à ne pas le ruiner).
Il m'annonce qu'il est inquiet pour Samir ; il ne comprend pas pour quelle raison il ne nous a pas donné de nouvelles depuis des semaines, et trouve étrange qu'après tout ce temps il envoie un texto à Julia comme si de rien n'était, sans rien évoquer de sa situation actuelle.
Je me dis que, comme Ethan, il cherche juste à éviter le sujet ; mais Adonis reste sceptique : Est-ce vraiment Samir qui a envoyé ce SMS ? Ou bien est-ce que quelqu'un veut nous faire croire que tout va bien alors qu'en fait Samir est en danger ?
Nous parlons ensuite de sujets plus légers, et évoquons le concert que nous donnerons pour l'anniversaire de sa femme début janvier : Je lui annonce le tarif sur lequel les gars et moi nous sommes mis d'accord ; Adonis accepte nos conditions et me remercie d'avance pour le service rendu.
