vendredi 3 août 2012

Jeudi 6 octobre 2011, fin

Le combat contre le Diable et ses esclaves tourne rapidement en notre faveur et s'avère au final moins éprouvant que celui que nous avons mené quelques étages plus haut. Après nous être débarrassés de ses sous-fifres, nous portons un coup fatal au Diable qui se désagrège, libérant l'Ombre de Marc Donnadieu contenue dans son corps.

Le vrai Donnadieu reprend connaissance. Il fixe longuement son double. « C'est vrai. Christelle ne me laisse pas indifférent. Et peut-être que, dans d'autres circonstances, il aurait pu se passer quelque chose entre elle est moi. Mais je ne prendrai jamais le risque de mettre mon couple ou ma carrière en péril pour un simple coup de cœur. Tu m'as ouvert les yeux, je sais clairement ce que je veux maintenant. Merci. »
L'Ombre sourit et se désintègre en particules de lumière blanche qui convergent vers le corps de Marc Donnadieu. Il se tourne vers nous : « Je n'ai pas tout compris à ce qui vient de se passer, mais je crois que c'est grâce à vous que je suis toujours en vie. Merci. Je... »
Il s'écroule avant d'avoir fini sa phrase et se met à ronfler bruyamment, un large sourire sur son visage.
Ouf, il est simplement endormi.

Adonis nous apprend qu'il n'y a plus la moindre Ombre dans le donjon et qu'un téléporteur nous attend à l'étage du dessous. Ethan décide de porter Marc, mais vu le gabarit de ce dernier je me propose de l'aider.

Sur le chemin nous menant au mur de lumière du parking souterrain, nous échangeons nos impressions sur tout ce qu'il vient de se passer :
  • On a vu le "IL" dont parlait le groupe de six, mais on ne sait toujours pas qui est le "ELLE" ; « Et si c'était "la Voix" ? On ne sait rien d'elle, peut-être qu'elle cherche à nous piéger... » « Non, ce n'est pas logique, c'est elle qui nous a aidé à retourner dans le monde réel la première fois. » « Peut-être qu'elle aussi a un double maléfique... » C'est vrai que ça ne serait pas le premier double que nous croisons dans ce monde, mais bon, cette hypothèse est quand même tirée par les cheveux : Et pourquoi pas des aliens tant qu'on y est ?!
  • Je me demande si l'argent est vraiment le point commun entre les victimes : Autant l'Ombre de Monique Santos nous a parlé de son appât du gain, autant celle de Donnadieu nous a parlé de sa pseudo-histoire d'amour. « Et si chaque victime était en fait associée à un des sept péchés capitaux ? Santos serait l'avarice, Donnadieu la luxure... » Là encore, je trouve ça too much : On a déjà les signes du zodiaque, les arcanes majeurs du Tarot de Marseille, on va pas en plus y ajouter les péchés capitaux ! Quoi qu'il en soit, Ethan se sent toujours menacé et reste persuadé que la personne responsable des enlèvements a pour cible les chefs d'entreprises influents de la ville.
  • Visiblement le fait d'accepter son Ombre permet à cette dernière de disparaître et de regagner son corps d'origine.
  • L'homme en tenue romaine a parlé de sacrifice pour la prochaine Pleine Lune. On se demande quel jour cette dernière aura lieu : « Il faudra vérifier ça une fois rentrés chez nous... »
Nous traversons le mur de lumière et nous retrouvons dans la rame de métro... sans Marc Donnadieu !
Quelque part, je trouve ça logique : Nous réapparaissons à chaque fois dans la même position que lorsque la lumière s'éteint à minuit, comme si seuls nos esprits avaient voyagé et que nos corps étaient resté sur place.

Ethan nous fait part de son intention de descendre à la station suivante afin de vérifier si Marc ne serait pas réapparu place du Capitole. Nous décidons de le suivre. Une fois arrivés, nous remarquons un attroupement au niveau de la branche sud de la croix occitane : Ethan avait vu juste, Marc Donnadieu repose bel et bien sur le signe du Capricorne, profondément endormi, juste à côté du Sagittaire toujours recouvert de violettes noires.

Nous apprenons qu'il y a eu une panne de courant dans le quartier sur le coup de minuit et que, lorsque la lumière est revenue, il y avait cet homme à terre, inconscient.
C'est exactement comme ça qu'est apparu le cadavre de Monique Santos !
Visiblement personne n'a remarqué que Marc était apparu sur la place comme par magie, ils ont tous l'air de penser qu'il était déjà là avant la panne de courant et qu'il a fait un malaise durant cette dernière.

Nous ramenons Marc chez lui. Ethan trouve une excuse bidon pour expliquer l'absence de ce dernier à sa femme (« des problèmes au boulot », ou un truc du genre).

Une fois rentré chez moi, je m'écroule sur mon lit. Mais la curiosité est plus forte que la fatigue : Je me relève, allume mon PC, et jette un œil aux phases de la lune. Je constate que mes compagnons d'arme sont connectés à la messagerie de l'ordi : Eux aussi ont décidé de se renseigner sur le sujet malgré la fatigue. Nous entamons un multichat pour partager nos découvertes :
  • La prochaine Pleine Lune aura lieu dans une semaine, le mercredi 12 ; étant donné qu'on a sauvé Donnadieu, est-ce que le sacrifice dont parlait l'homme en tenue romaine est annulé ? Ou est-ce qu'il va trouver une autre victime ?
  • La Pleine Lune précédente a eu lieu le 12 septembre ; c'est ce jour-là que le corps de Monique Santos a été retrouvé.
  • Les deux dernières Nouvelles Lunes (le 29 août et le 27 septembre) semblent quant à elles correspondre avec les dates de disparition des deux victimes.
Il y a donc deux dates que nous allons devoir surveiller de près : La Pleine Lune du 12 octobre (est-ce qu'un sacrifice aura lieu en dépit de la libération de Donnadieu ?) et la Nouvelle Lune du 26 octobre (parviendra-t-on à empêcher un nouvel enlèvement ?)...

jeudi 2 août 2012

Jeudi 6 octobre 2011, suite

Capricornus, septième sous-sol.

Nous nous retrouvons dans une vaste salle au centre de laquelle se trouve une colonne de lumière qui entoure un homme de grande taille aux cheveux noirs. Son visage ne nous est pas inconnu : Il s'agit de Marc Donnadieu. Il est complètement immobile, le regard vide.

Adonis ressent toujours la présence d'une Ombre puissante à cet étage, mais ne parvient pas à la localiser ; la seule certitude qu'il a, c'est qu'elle n'émane pas de Donnadieu.
C'est donc le vrai.

La colonne de lumière disparaît au moment où on s'approche et Marc Donnadieu semble reprendre conscience. « Qu'est-ce que je fais ici ? Qui êtes vous ? »
Il n'a visiblement pas reconnu son ami Ethan, et alors que ce dernier s'apprête à répondre, il est interrompu par une voix étrange, légèrement déformée : « Je suis amoureux de ma collègue Christelle. »
Hein ?!

Il y a quelqu'un d'autre dans la pièce. Un homme qui ressemble trait pour trait à Marc Donnadieu, mis à part qu'il a les yeux dorés.
« Attention, c'est une Ombre ! Mais ce n'est pas elle que j'ai sentie tout à l'heure : Il y a quelqu'un de bien plus puissant ailleurs dans cet étage ! » 

Le faux Donnadieu poursuit et nous raconte qu'avant d'être directeur régional il occupait le poste de directeur du Wild Duck de Jean Jaurès ; à cette époque il était en constante compétition avec la directrice d'un autre site de la ville qui passait son temps à le taquiner. Il la trouvait insupportable, mais depuis qu'il est directeur régional elle n'ose plus se moquer de lui, et maintenant ses boutades lui manquent. Il est nostalgique de cette époque, et plus ça va plus il pense à elle : Pour lui il n'y a pas de doute, il est amoureux !
Le vrai Donnadieu nie, met en avant le fait qu'il est marié et aime sa femme ; le faux rétorque que vu la situation il est en effet plus facile de nier l'évidence : Après tout il est maintenant le supérieur de cette fille, et s'il lui avoue ses sentiments il y a un risque pour qu'elle porte plainte pour harcèlement sexuel. Elle pourrait même en profiter pour lui ravir son poste !
« N'importe quoi ! Ce n'est pas son genre ! » 
« Pourtant c'est bel et bien ce que tu crains. Et c'est pour ça que tu n'oses lui déclarer ta flamme. Je le sais très bien, étant donné que je suis TOI. » 
« Tu as peut-être ma gueule, mais tu n'es pas moi ! » 
L'Ombre semble attristée par les paroles de Donnadieu et baisse la tête.

Une autre voix résonne dans la pièce : « Ainsi tu refuses d'accepter ta part d'Ombre ? Cela ne m'étonne guère. De toutes façons même si tu l'avais fait cela n'aurait rien changé à ton destin... »
Un nouvelle personne vient d'apparaitre ; elle porte une tunique romaine, des pièces d'armure dorées, une cape verte, une couronne de lauriers et un masque blanc.
« C'est elle, l'Ombre que je ressens depuis l'étage précédent ! » 

L'homme poursuit : « … Ton destin, qui est d'être sacrifié à la prochaine Pleine Lune ! » 
Une sphère de lumière apparaît dans sa main gauche, il tend le bras en direction du faux Donnadieu, et lui tire une boule d'énergie dessus.
Le faux Donnadieu se tord de douleur, puis se redresse. La fureur se lit sur son visage. Il se met à éclater d'un rire dément. Une aura sombre se forme autour de lui, et des volutes noires émanant du plafond convergent vers son corps.

Alors que je me demande ce qu'il se passe, Adonis nous fait le point sur la situation : « Il est en train d'absorber les Ombres des étages supérieurs ! Ce n'est pas possible, sa puissance augmente de manière exponentielle ! » 

Le faux Donnadieu change d'apparence : Il ressemble désormais à un géant masqué doté d'ailes de chauve-souris et de cornes de bouc. Il tient dans sa main gauche une épée par la lame, et dans sa main droite une chaîne ; cette dernière est reliée à deux Ombres à quatre pattes portant une combinaison de latex et le masque de l'Arcane de l'Amoureux.
Il n'y a plus volutes noires, Marc Donnadieu a perdu connaissance, et l'homme mystérieux en tenue romaine a disparu.
« Je suis une Ombre... Le vrai Moi... Succombez au désir ; ceux qui répriment leurs pulsions méritent de mourir ! »

mercredi 1 août 2012

Du mardi 4 au jeudi 6 octobre 2011

Mardi 4 octobre 2011

Alors que nous attendons le métro, Ethan nous apprend qu'il connait bien Marc Donnadieu : Lorsqu'il a entendu parler de sa disparition, il a rendu visite à sa femme histoire de la réconforter et de mener sa petite enquête.
Il a ainsi appris que le soir de la disparition elle était très fatiguée et s'était couchée vers 22h30 ; quand elle a dit bonne nuit à son mari, ce dernier travaillait encore sur son ordinateur dans la pièce d'à côté. Mais vers 4h du mat elle s'est réveillée et a constaté que Marc n'était ni dans leur lit, ni dans le bureau, ni dans aucune autre pièce de la maison ! Elle a essayé de le joindre sur son portable, mais est tombée à chaque fois sur sa messagerie.
Elle n'a aucune idée de l'endroit où il a pu aller en pleine nuit. En tout cas sa voiture et sa moto sont toujours dans le garage.
Ethan a aussi inspecté le bureau de Marc, mais n'a trouvé aucun indice.

Une fois de l'autre côté, nous nous rendons comme d'habitude à la place du Capitole alternative et nous constatons la présence d'un nouveau cercle de lumière (de couleur jaune orangé cette fois) qui entoure le signe du Capricorne, juste à côté du premier (le Sagittaire).
Après un bref passage dans la Velvet Room, nous nous plaçons l'un après l'autre à l'intérieur du cercle et nous retrouvons à l'entrée d'un nouveau donjon, Capricornus, qui ressemble à s'y méprendre à un restaurant de la chaîne Wild Duck Burger, si ce n'est son état de délabrement avancé (la poussière et les toiles d'araignées ont envahi les lieux).
Un fast food... C'est sûr, Marc Donnadieu est ici !

Adonis se porte volontaire pour nous guider. Grâce à ses conseils, nous parvenons à descendre trois étages plus bas et affrontons une Ombre un peu plus puissante que celles croisées sur le chemin : Une espèce de chèvre noire portant le masque du Diable.
Nous triomphons de notre ennemi, et accédons à un téléporteur inactif que nous remettons en route. Bien que je sois personnellement prêt à poursuivre l'exploration, Ethan a de son côté beaucoup fait appel aux pouvoirs magiques de ses Personas et se sent par conséquent un peu fatigué : Il préfère que nous utilisions le téléporteur pour retourner à l'entrée et que nous remettions notre mission de sauvetage à plus tard. Du coup nous rentrons tous chez nous.


Mercredi 5 octobre 2011

La répèt' avec Pierre et Thomas s'est très bien passée ; même si ce dernier est toujours aussi peu causant, je parviens à échanger quelques mots avec lui alors que je le raccompagne à la station de métro. Je sens que le Lien Social de la Justice se renforce petit à petit.


Jeudi 6 octobre 2011

Après avoir passé le début de la soirée dans une petite salle de concert avec Ethan, nous retrouvons les autres à l'heure habituelle à la station Esquirol.

Métro, Minuit, Monde des Ombres : C'est désormais une routine ! Nous n'avons même plus d'appréhension quand nous traversons la "salle aux racines".
La routine se poursuit avec le traditionnel petit coucou à Igor et Lisbeth.

Quelques fusions de Personas plus tard, nous retournons dans Capricornus. Adonis décide de continuer à nous guider. Le téléporteur nous ramène au troisième sous-sol, et nous descendons les marches qui nous conduisent au quatrième. Là, nous faisons une très mauvaise rencontre : Un groupe d'Ombres particulièrement coriaces, immunisées contre la plupart des magies élémentaires, et résistantes aux attaques physiques ! Le combat dure longtemps et aurait pu tourner en notre défaveur si Samir et Julia n'avaient pas été là pour soigner nos blessures au fur et à mesure ; c'est finalement la Succube d'Ethan qui, en brisant l'immunité au feu de nos adversaires, nous a permis de triompher de ces derniers !

Le cinquième sous-sol consiste en un long couloir débouchant sur une salle unique ; sur le chemin, Adonis détecte la présence d'un groupe d'Ombres, et une fois arrivés dans la salle nous nous retrouvons en effet nez à nez avec six silhouettes masquées !
Il s'agit de toute évidence des Ombres que nous avons croisées lors de notre première visite dans ce monde ; il faisait très sombre et tout était allé très vite la dernière fois, mais là nous avons l'occasion de les observer plus attentivement :
  • Le plus grand a les cheveux clairs et porte un masque vert : « Alors, ça vous plait de jouer les héros ? Ça doit vous changer de vos vies insipides ! » 
  • Il y en a deux qui ont la même carrure et portent la même cagoule de toile, mais des vêtements différents (chaussures à crampons, short et maillot de footballeur pour le premier, jeans et chemise blanche pour le deuxième) ; ils parlent en chœur : « Dommage que tous vos efforts soient vains : Quoi que vous fassiez, vous ne pourrez pas empêcher qu'ELLE arrive. » 
  • Il y a une femme habillée de manière assez sexy (talons hauts, mini-jupe, nombril à l'air) et portant un masque fuchsia : « Ce n'est qu'une question de temps avant qu'ELLE ne s'éveille, et alors le monde sera reforgé comme IL l'a souhaité... »
  • Les deux derniers sont plus petits et semblent être de jeunes adolescents : Le plus grand des deux porte un masque ocre, un t-shirt rouge et un pantalon en cuir ; l'autre porte un masque bleu nuit, un bermuda, une chemisette débraillée et une cravate desserrée : « IL se trouve juste deux étages plus bas, avec la future victime. Si vous êtes pressés de mourir, pourquoi ne pas lui rendre visite ? » « Quoi, on va les laisser passer sans rien faire ? Je voulais m'amuser un peu, moi ! Je peux pas en tuer un ? Rien qu'un... »
L'homme aux cheveux clairs reprend : « Ils nous amuseront bien plus longtemps si on les laisse en vie : Quel intérêt de les écraser d'un claquement de doigt ? Les voir se démener pour rien tout en espérant que leur mission a un sens est un spectacle bien plus réjouissant ! » 
Ils éclatent tous de rire avant de disparaître.
C'est quoi cette bande de psychopathes ? Et de qui ils parlent ? "IL", "ELLE"... Tout ça ne me dit rien de bon...

Au fond de la salle se trouve un monte-charge inactif ; grâce aux pouvoirs électriques de ma Persona Franken je parviens à le mettre en route. Une fois arrivés au sixième sous-sol, Adonis nous annonce que le groupe de six disait vrai : Il détecte bel et bien la présence d'un Ombre extrêmement puissante à l'étage du dessous ! Et les mauvaises nouvelles ne s'arrêtent pas là : Il n'y a visiblement pas de téléporteur à proximité qui nous permettrait de rentrer nous reposer avant l'affrontement ! À cette annonce, le visage d'Ethan se crispe.
Mais il est trop tard pour reculer : Nous n'avons pas fait tout ce chemin-là pour rien !
Après quelques combats, nous trouvons les escaliers ; nous le contemplons un instant, hésitants, et finissons par en descendre les marches, le cœur rapide et la gorge nouée...