jeudi 29 mars 2012

Vendredi 16 septembre 2011. Encore !

Vous pensiez que cette nuit riche en surprises et émotions fortes était finie ? Moi aussi !

...

Je suis dans une rame de métro. Je ne suis pas seul : Samir, Ethan, Julia et Adonis sont à mes côtés.
Encore ?!

La rame est en mouvement. Je constate que l'intérieur du métro est différent de d'habitude : Il est entièrement noir, à l'exception des sièges et d'un long tapis couvrant le sol qui sont de couleur bleu nuit. Les panneaux lumineux émettent quant à eux une apaisante lumière bleu turquoise.
Au fond de la rame se trouve un fauteuil bleu nuit sur lequel est assis un homme en costard-cravate doté d'un physique inquiétant : Nez surdimensionné, yeux globuleux, oreilles pointues, large sourire carnassier, front dégarni, cheveux blancs et doigts crochus !
Il nous regarde fixement, ses mains gantées de blanc posées l'une sur l'autre en dessous du menton.
Devant lui se trouve un guéridon d'ébène.
À droite de l'homme se tient une jeune fille en uniforme noir et bleu orné de boutons dorés. Détail inhabituel, ses yeux sont jaunes et ses cheveux mi-longs sont blancs ! Sa main gauche serre fermement la rampe verticale du métro, tandis que son bras droit maintient contre son corps un énorme livre à la reliure de cuir qui semble bien trop lourd pour une silhouette si gracile. Néanmoins malgré son air juvénile et ses membres frêles, je ressens une forte puissance émaner d'elle et j'ai le sentiment qu'elle est bien plus âgée et plus forte qu'elle n'en a l'air.
Est-ce que je suis en train de rêver ?
L'homme prend la parole :
« Soyez les bienvenus dans la Velvet Room. Je m'appelle Igor... Je suis ravi de faire votre connaissance. »
Il tourne la tête en direction de la jeune fille.
« Et voici Lisbeth. C'est une Résidente de la Velvet Room, tout comme moi. »
Elle nous salue :
« Enchantée. »
« Cet endroit existe entre le rêve et la réalité, entre l'esprit et la matière... Cela faisait un moment que nous n'avions pas eu de nouveaux Invités. Eh eh eh... »
Il marque une pause. Son large sourire n'est pas rassurant.
« Seules les personnes liées à un "contrat" sont capables d'entrer ici... Cela signifie donc que vous êtes destinés à en signer un dans un avenir proche. »
Ce mot fait instantanément réagir Ethan :
« Quel contrat ? Je passe mon temps à en signer, c'est un peu mon métier : De quel contrat parlez-vous ? »
« Vous le saurez bien assez tôt... Mais je vois que vous avez de nombreuses questions à me poser, je vous en prie, faites-donc... »

L'espoir d'obtenir enfin des explications est malheureusement de courte durée : Les réponses d'Igor sont pour le moins sibyllines, et il esquive une partie de nos interrogations par des "Vous le découvrirez bientôt" et des "C'est votre destinée" ponctués d'un petit ricanement. Cet homme en sait visiblement bien plus qu'il ne veut bien nous le dire !

Nous parvenons néanmoins à lui soutirer quelques informations :
  • Ce que nous avons vécu n'était pas un rêve ;
  • Nous n'avons pas voyagé dans le temps, le Toulouse que nous avons vu n'était pas le Futur : Il s'agit d'après Igor du "Monde des Ombres", un endroit où le temps s'écoule différemment ;
  • Nous avons émis l'hypothèse que les Ombres cherchaient à envahir notre monde, mais Igor l'a réfutée en nous répondant que ce n'était pas leur objectif... du moins pour le moment ;
  • Si nous nous trouvons actuellement dans la Velvet Room, c'est parce que nous avons éveillé nos Personas ; Igor nous apprend que ces dernières sont une manifestation de notre psyché, une facette de notre personnalité qui remonte à la surface en réaction à un stimulus externe : Il compare ça à un masque qui nous protègerait en cas de difficultés ;
  • Igor nous a invités dans la Velvet Room car selon lui de nombreuses épreuves nous attendent dans un avenir proche et que son rôle est de nous assister et de nous donner un moyen de les surmonter ;
  • La Velvet Room a déjà eu par le passé d'autres "Invités" ; à la question "Que sont-ils devenus", Igor a répondu "Ils ont accompli leur Destinée". Quand Ethan a interprété ça comme un "mauvais signe", Igor n'a ni confirmé ni infirmé cette hypothèse ;
  • Le papillon qui nous a guidés vers la sortie n'a pas été envoyé par Igor, et la voix de femme qu'ont entendue Julia, Adonis et Samir n'est pas celle de Lisbeth ; cette histoire de papillon semble néanmoins intriguer Igor, qui marmonne un truc du genre "Un papillon ? C'est le symbole de Maître Philemon... Se pourrait-il que... ? " ;
  • Julia a demandé s'il y avait un lien entre nous cinq qui expliquerait pourquoi nous sommes les seuls à nous être retrouvés dans le Monde des Ombres ; Igor a répondu que non, mais qu'il y en avait un désormais : Nous sommes maintenant liés par une Destinée commune ! Notre passage dans cet autre monde serait selon lui uniquement dû au fait que nous avions un "potentiel" (je pense qu'il fait allusion à nos Personas) ;
  • Le grimoire que porte Lisbeth ne contient actuellement que des pages vides, à l'exception de cinq d'entre elles. Cinq, comme nous ! On demande à Igor quel en est le contenu, si c'est notre Destin qui est écrit dessus : Il nous dit que ce n'est pas le cas, et que le contenu et l'utilité du "Compendium" nous seraient révélés prochainement ;
  • On lui demande s'il y a un lien entre la fresque de la Galerie Irrigua et le fait que nous ayons été attaqué par des plantes ; Igor nous répond que les coïncidences n'existent pas.
Ethan semble se méfier d'Igor, et lui fait part ouvertement de ses soupçons :
« Pourquoi vous ferait-on confiance ? Qu'est-ce qui nous dit que vous ne cherchez pas juste à vous servir de nous pour quitter cet endroit, ce monde illusoire dont vous semblez prisonniers ? »
« Eh eh eh ! Amusant : Sachez que nous ne sommes nullement prisonniers de ce lieu. Je sais que mon apparence ne plaide pas en ma faveur, et je n'ai pour l'instant aucun moyen de vous prouver que je suis digne de votre confiance ; néanmoins mes actions futures finiront par vous convaincre de ma bonne foi... »
Igor marque une pause, puis reprend :
« Vous avez été confrontés à de graves dangers aujourd'hui, et vous avez pu les surmonter grâce à vos Personas. Mais aussi impressionnant soit-il, votre pouvoir actuel est encore bien faible ! Ce pouvoir, qui nécessite que vous canalisiez votre force intérieure, évolue à mesure que vous développez vos Liens Sociaux, c'est à dire les liens émotionnels qui vous unissent aux autres : Plus vos Liens Sociaux seront forts, plus vos Personas seront puissantes ! Ne l'oubliez jamais... »
Igor se redresse dans son fauteuil ; son menton ne repose plus sur ses mains.
« Sur ce bon conseil, nous allons prendre congé. La prochaine fois que nous nous verrons, vous viendrez ici de votre propre initiative. Tenez... »
Il tend sa main dans notre direction ; cinq clés se matérialisent dans sa paume et lévitent jusqu'à nous.
« Il s'agit de la "Clé du Contractant" ; elle vous permettra de revenir ici. En attendant le moment de notre prochaine rencontre, je vous dis Adieu... »

Tout s'obscurcit. Le rêve prend fin, je sens que je vais me réveiller... Mais juste avant d'ouvrir les yeux, un dernier événement survient : J'entends une voix de femme, douce et éthérée.
« Je vous en prie, aidez-moi... »

Je me réveille pour de bon. Ces paroles continuent un instant à tourner dans ma tête, comme répétées par un écho. Je tourne la tête vers mon réveil : Il est déjà presque midi !
Allez, assez dormi, il faut que je me lève !
Je réalise soudain que je serre quelque chose à l'intérieur de mon poing droit. Il fait trop sombre pour que je puisse observer l'objet, mais je sais déjà ce que je verrai une fois la lumière allumée : La preuve que je me suis bel et bien rendu dans la Velvet Room !

mercredi 28 mars 2012

Vendredi 16 septembre 2011, 3ème partie

Résumé : On a éveillé nos Personas, on sort enfin de la station de métro.


Nous comprenons mieux d'où venaient les racines qui traversaient le plafond de la station de métro : Toute la ville est couverte de végétation !
La majorité des bâtiments est en ruine ; des arbres ont perforé l'asphalte et poussent en plein milieu de la rue d'Alsace-Lorraine, formant un véritable mur qui nous empêche de quitter le quartier ; et toujours cet éclairage verdâtre, qui provient cette fois d'une lune légèrement entamée, encore pleine il y a quatre jours.

L'accès aux Carmes étant bloqué, nous sommes obligés de revoir notre plan ; il semble que le seul endroit où l'on puisse aller soit la place du Capitole.
Avant de se mettre en route, nous réfléchissons à ce que nous allons faire ensuite. Quelqu'un propose de s'installer à l'intérieur du Wild Duck Burger pour se reposer : Étant donné l'état des bâtiments qui nous entourent, il y a de grandes chances pour que l'on puisse entrer à l'intérieur sans avoir à briser une vitre ou forcer une porte (et quand bien même, on ne sera pas dérangés par une éventuelle alarme vu l'absence d'électricité).
« Pourquoi s'installer dans un fast food alors qu'il y a un hôtel pas loin ? »
La remarque d'Ethan est judicieuse ; on attend néanmoins de voir dans quel état sont ces bâtiments avant de se décider. Alors que nous nous mettons en route, je suggère qu'une fois à l'abri nous effectuions des tours de garde et propose de prendre le premier ; Samir se dévoue pour le second.

Nous arrivons place du Cap ; le Wild Duck Burger et l'hôtel sont encore debout, bien que leurs façades soient lézardées et couvertes de plantes grimpantes. Nous nous dirigeons donc vers l'hôtel.
Soudain Samir aperçoit quelque chose ! Il est incapable de nous dire ce que c'est exactement, une sorte de lumière bleutée qui se serait brusquement engouffrée dans le parking souterrain.
Le groupe hésite : Doit-on aller voir ce que c'est ? Et si c'était un piège, ou un autre de ces monstres ?
Vous me saoulez les gars, on ne le saura jamais si on ne va pas voir !
Alors qu'ils sont encore en train de discuter, j'avance d'un pas décidé en direction de l'entrée du parking. Je suis rapidement rejoint par Ethan.
Arrivés sur place, nous identifions la source de la lumière aperçue par Samir : Un papillon ! Un papillon de lumière !! (oui, je sais, comme la chanson... -_- ; )
Il n'a pas l'air dangereux, et semble au contraire nous fuir quand Ethan tente de l'attraper ; il s'enfonce plus loin à l'intérieur du parking souterrain.
« Alors ? Qu'est-ce que c'est ? »
On explique au groupe ce que l'on vient de voir ; on leur annonce qu'on a l'intention de suivre le papillon pour voir où il nous mène. Ils nous demandent de les rejoindre à l'hôtel quand on aura fini notre exploration. J'entends leurs bruits de pas s'éloigner.

Nous partons donc à la recherche du papillon, et tombons rapidement sur une impasse : Une sorte de vitre derrière laquelle ondule une fumée bleutée et lumineuse ! Je m'en approche et pose ma main dessus : Elle passe au travers !
Il n'y a pas de vitre !!!
Je retire ma main aussi sec. Elle est intacte. Aucune sensation particulière, ni douleur ni picotement.
Je fais un pas en arrière et observe ce "mur de lumière" ; il me fait un peu penser à une fameuse série de télé de science-fiction. Je me demande s'il s'agit d'une sorte de "téléporteur". Peut-être un moyen de quitter cet endroit ?
Je fais part de mon hypothèse à Ethan. Il n'a pas l'air convaincu. Je lui annonce que j'ai quand même l'intention d'aller voir ce qu'il y a derrière. Il propose de me tenir le bras pour pouvoir me ramener si les choses tournent mal.
Je prends une grande inspiration, et passe au travers du mur...

« ...nuit sur Purple Pulse Radio ! »

Je suis dans le métro. Le vrai. Celui avec des vrais gens dedans, et non pas des silhouettes masquées !
La pression des doigts d'Ethan autour de mon poignet a disparu. Ma montre, elle, y est toujours ; je regarde l'heure : Il est minuit.
What the fuck ?!
Je cherche autour de moi : Je croise les regards de Samir, Ethan, Julia et Adonis. Je lis la surprise sur leur visage. Leurs yeux effectuent des va-et-viens incessants parmi chacun des ex-membres de notre groupe d'infortune. Aucun doute n'est permis : Nous avons tous conscience d'avoir vécu la même chose !

[Étant le premier à avoir traversé le mur de lumière, je n'ai appris que plus tard ce qu'avaient vécu les autres entre le moment de ma disparition et celui de notre retour dans le monde réel. Voici ce qu'il s'est passé... ]

Alors qu'il me tenait fermement le poignet, Ethan s'est brusquement retrouvé avec la main vide : Je venais de disparaître de l'autre côté du mur !
Il a hésité un instant, puis s'est décidé à le traverser lui aussi.

De leur côté, Adonis, Samir et Julia se sont installés à l'hôtel. Bien que très fatiguée, Julia n'avait pas encore réussi à s'endormir. Cela faisait déjà un moment que nos deux groupes s'étaient séparés, et ils étaient inquiets de ne pas nous voir revenir.
C'est alors qu'ils ont entendu une voix féminine :
« Vous n'êtes pas en sécurité ici ! Suivez le papillon, il vous conduira vers la sortie... »
La voix avait beau être douce, rien ne leur garantissait qu'il ne s'agissait pas d'un piège ; après tout, ni Ethan ni moi n'étions revenus de notre "chasse au papillon"...
« Dépêchez-vous ! Les Ombres approchent ! »
À l'annonce de ce danger imminent, le trio s'est décidé à sortir de l'hôtel et à se rendre au parking souterrain ; comme Ethan et moi avant eux, ils se sont retrouvés face au mur de lumière.
« Elles sont là ! »
La voix disait malheureusement vrai : Un bruit sinistrement familier en provenance de l'extérieur s'approchait de l'entrée du parking !
N'écoutant que son courage (hum hum ! ), Adonis s'est précipité au travers du mur et à disparu sous les yeux des deux autres. Voyant que Samir hésitait encore, Julia lui a pris la main et ils ont franchi le passage ensemble...

[Fin du flashback, retournons dans le métro. ]

Le métro arrive à la station Capitole ; des gens sortent, des gens entrent.
Au moment où les portes se referment, je remarque un attroupement sur le quai : Visiblement quelqu'un a fait un malaise.
Le métro redémarre.

Arrivés à la station Jean-Jaurès, nous sortons du métro ; je me retourne et constate que Samir, lui, est resté dans la rame (ce qui est normal, vu qu'il descend à Jolimont et n'a pas à faire de correspondance). Je l'appelle :
« Samir ! Descend, il faut qu'on parle ! On est vendredi, il y a des métros jusqu'à 1h, tu rentreras avec le prochain... »
Il s'exécute. Adonis demande à sa femme de partir devant et lui dit qu'il a quelque chose à régler avant de rentrer. Le métro redémarre : Il n'y a plus que nous cinq sur le quai.

J'ai conscience que nous sommes tous bien trop fatigués pour discuter en détail de ce qui vient de nous arriver, aussi je leur propose qu'on se donne rendez-vous le lendemain pour en parler à tête reposée. Étant donné que la météo a prévu du beau temps ce week-end, on décide de se retrouver au jardin japonais de Compans-Caffarelli à 14h. Adonis, qui habite à proximité du lieu de rendez-vous, fera suivre avec lui quelques bouquins sur la mythologie ; il compte d'ailleurs les consulter sitôt arrivé chez lui.
Au cours de cette brève conversation, je profite du fait que nous sommes seuls sur le quai pour tenter d'invoquer ma Persona : Rien ne se passe, même si je sens bien la présence de Franken au fond de moi ; visiblement nous ne pouvons pas faire apparaître nos Personas dans le monde réel, seulement "là-bas". Je fais part de cette constatation aux autres.

Les détails de notre rendez-vous étant fixés, nous nous séparons : Samir reste sur le quai de la ligne A et attend le métro suivant, tandis que le reste du groupe se dirige vers les quais de la ligne B : Julia et Adonis d'un côté (direction Borderouge), Ethan et moi de l'autre (direction Ramonville).
Je descends à la station suivante, François Verdier, et une fois rentré chez moi je m'écroule sur mon lit.

mardi 27 mars 2012

Vendredi 16 septembre 2011, suite

Résumé : On est dans la station de métro, on est mal.


Nous nous débattons en vain pour nous dégager. Ethan essaie d'atteindre le briquet qu'il a dans sa poche, mais n'est pas suffisamment libre de ses mouvements pour y parvenir.
« Quelqu'un a une idée ? »
« Peut-être qu'une chanson les calmerait ? »
« Ça tombe bien, je suis chanteur dans un groupe de rock ! »
Je m'exécute, mais ma version metal de "Petit Papa Noël" ne semble pas avoir l'effet escompté sur ces monstres, qui continuent à se rapprocher de nous.
Ça craint. Ça craint vraiment !

Tout espoir semble perdu. C'est alors que j'entends une voix masculine résonner dans ma tête :
« Je suis Toi, et Tu es Moi. Le moment est venu. Éveille le pouvoir qui réside au fond de toi. »
Quoi ?!

Alors que j'essaie de comprendre l'origine et le sens de ces paroles, ma réflexion est interrompue par une syllabe :
« Per... »
C'est la jeune fille ; j'apprendrai plus tard que son prénom est Julia. Tous nos regards se dirigent sur elle.
« So... »
Elle semble dans un état second : Son regard est vide, et elle prononce ces syllabes une à une, lentement, d'une voix monocorde.
« Na... »
Il y a alors comme un bruit de verre brisé, un tourbillon de lumière bleutée, et une créature en lévitation apparaît entre nous et les trois monstres rampants : Sur le coup je l'ai prise pour une sorte de robot-ours mesurant plus de 2 mètres, mais en y regardant de plus près j'ai réalisé qu'il s'agissait plutôt d'un gynoïde portant une armure rouge sombre lui donnant l'aspect d'un ours.
La créature se met à parler à Julia :
« Je suis Toi, et Tu es Moi. Je proviens de l'Océan de ton Âme. Je suis Callisto, la Grande Ourse. »
D'un coup de griffe, la créature nous libère de nos liens, puis disparaît.
Forte de ce nouveau pouvoir, Julia avance d'un pas décidé en direction des trois monstres. Mais Ethan ne peut se résoudre à la laisser affronter seule ces créatures, il sort de sa sacoche une espèce d'armature d'éventail en fer ciselé et la déplie, prêt à se battre.

Julia invoque Callisto et tente d'effrayer ses ennemis à l'aide d'un pouvoir nommée "Toucher Malfaisant", mais échoue. Une des créatures riposte en lançant un sort de feu et parvient à mettre Julia à terre. Avant qu'elle ait eu le temps de se relever, une autre créature la frappe et lui fait perdre connaissance. C'est alors qu'Ethan réalise qu'il n'est pas de taille face à ces monstres : Si Julia et sa mystérieuse alliée se sont fait battre aussi rapidement, quelle chance pourrait-il avoir de les terrasser ?!
Malheureusement pour lui, les créatures semblent l'avoir pris pour prochaine cible et l'encerclent.
« Per... So... Na... »
Dans une tentative désespérée, Ethan essaie d'imiter Julia... mais en vain : Visiblement prononcer cette "formule magique" n'est pas suffisant.
Les créatures se rapprochent, s'apprêtent à le frapper...
« Per... So... Na... »
Toujours les mêmes syllabes, prononcées cette fois de manière inconsciente : Une explosion de lumière bleue repousse les monstres, et une créature casquée dotée d'ailes métalliques apparaît :
« Je suis Toi, et Tu es Moi. Je proviens de l'Océan de ton Âme. Je suis Hermès, le Dieu Messager. »
Sur les ordres d'Ethan, Hermès utilise la magie du vent contre ces créatures et parvient à en détruire deux. Mais la troisième réussit à faire tomber le businessman.
« Il faut faire quelque chose ! On ne peut pas le laisser seul ! Persona ! Persona !!! »
Je m'époumone en vain. Je me sens impuissant, j'enrage. Il n'y a vraiment rien que je puisse faire ?
Et puis les mots sortent tous seuls, et cette fois je ressens toute leur puissance au moment de les prononcer :
« Per... So... Na... »
Une formidable énergie émane de chaque parcelle de mon être et s'accumule dans ma tête ; c'est à la fois grisant et effrayant, comme si cette dernière allait exploser. Et puis la libération, un bruit de verre brisé, et l'énergie qui se déverse hors de mon corps pour s'incarner au sein d'un tourbillon de lumière bleutée : Une créature à la carrure imposante, qui ressemble à un assemblage de pièces issues de plusieurs robots totalement différents.
« Je suis Toi, et Tu es Moi. Je proviens de l'Océan de ton Âme. Je suis Franken, l'Être Artificiel. »
De leur côté, Adonis et Samir réussissent eux aussi à invoquer leur Persona : Tisiphone, la Vengeresse Furieuse (une femme robot ailée, avec des serpents sur la tête et un fouet en guise de queue), et Circé, la Maîtresse des Philtres et des Charmes (une sorte de mannequin de femme en plastique noir tenant une coupe dorée, assise sur un robot-cochon rose °_°).
Nous sommes prêts à venir en aide à Ethan ; mais l'homme d'affaires n'est pas le seul à recevoir des renforts : Deux autres créatures ont gravi les escaliers !
Même si nous parvenons sans peine à les éliminer, notre victoire n'est que de courte durée : À peine Ethan a fini de se relever qu'un nouveau trio de monstres rampants nous rejoint.
Ça ne finira donc jamais ?!
J'utilise la magie de foudre de Franken sur nos adversaires, et visiblement ils n'aiment pas ça : Les voilà quasiment réduits à l'état de flaques, complètement sonnés ; nous en profitons pour foncer dans le tas et les piétiner jusqu'à ce qu'ils se désintègrent dans un nuage de fumée noire. Essoufflés, nous jetons un regard inquiet en direction des escaliers. Pas de nouveaux monstres. Pour l'instant.

Julia a repris connaissance. On l'aide à se relever. Alors qu'on partage nos impressions sur tous ces évènements, on est interrompus par des éclats de rire : De l'autre côté des tourniquets, près des escaliers menant à la surface, un groupe de six êtres masqués nous observe ! L'obscurité nous empêche de déterminer avec précision à quoi ressemblent leur masque et leurs vêtements, mais nous comprenons qu'ils sont très différents des silhouettes que nous avons rencontrées jusqu'à présent.
Ils se mettent à parler d'une voix étrange, déformée :
« Alors comme ça ils ont éveillé leur Persona. Intéressant... »
« Que fait-on ? On envoie d'autres Ombres à leur poursuite ? »
« Non, ça suffira pour cette fois. Je suis curieux de voir ce qu'ils vont faire ensuite... »
Ils éclatent tous les six d'un rire malsain et disparaissent.
Visiblement on va être enfin un peu tranquilles. Du moins pour un moment.

Nous reprenons notre conversation et essayons d'analyser la situation ; Ethan prend plein de notes sur ce qui semble être des tickets de caisse qu'il a sortis de sa poche. Certains évoquent une certaine similitude entre ce qui vient de nous arriver et la peinture murale vue un peu plus tôt à la Galerie Irrigua ; pour ma part, je me demande s'il y a vraiment un lien (après tout, nous ne sommes pas bûcherons et aucune déesse blondasse ne nous a pointés du doigt ! ).
Nous parlons aussi de nos mystérieux alliés, nos "Personas" : Leurs noms nous sont familiers, pour la plupart il s'agit de créatures mythologiques. Étant donné qu'Adonis est professeur d'Histoire Antique, il est fort probable qu'il ait des ouvrages sur le sujet, et Ethan se montre très intéressé pour les consulter dès que possible. Nous évoquons aussi leur apparence : Adonis trouve la sienne un peu effrayante, de mon côté je trouve que la mienne a un design plutôt cool ! :)

Nous envisageons de raccompagner la blessée chez elle. Nous apprenons qu'elle habite du côté de Compans-Caffarelli et qu'Adonis est son voisin (il se souvient l'avoir croisée dans l'ascenseur de leur résidence). OK, admettons qu'on la ramène chez elle, et après ? Si on se raccompagne tous les uns après les autres, il va arriver un moment où le dernier (vraisemblablement Samir, qui habite le plus loin, du côté de Jolimont) va se retrouver à rentrer seul, sans personne pour l'aider en cas de nouvelle attaque de monstres.
Ethan propose qu'on vienne plutôt tous chez lui, il dit posséder de nombreux apparts aux Carmes. Mais Adonis préfèrerait regagner son domicile car il est inquiet pour son fils ; il n'a pas encore réalisé que nous sommes probablement les seuls êtres humains ici !
Julia hésite un peu avant d'accepter la proposition d'Ethan. Nous nous décidons enfin à regagner la surface. Une fois en haut des escaliers, encore de mauvaises surprises...

[La suite demain ! Quel cliffhanger ! :p ]

lundi 26 mars 2012

Vendredi 16 septembre 2011. Le soir où tout a commencé...

J'ai pris le métro jusqu'à la station Bagatelle et suis arrivé à la Galerie Irrigua en avance, vers 21h25 ; bien que l'heure indiquée sur l'invitation était 21h30, le discours et le buffet ne démarreraient qu'à 22h00, histoire de laisser le temps à tous les invités d'arriver : J'en ai donc profité pour visiter la première salle, consacrée aux œuvres d'artistes contemporains plus ou moins abstraites. Je remarque parmi les invités une femme qui me fait beaucoup penser au mannequin Aurélie Cartier, l'égérie d'une grande marque de lingerie ; mais le fait qu'elle soit habillée m'empêche d'être sûr à 100% de son identité (on a plutôt l'habitude de la voir en sous-vêtements ! ^^). Je remarque aussi la présence du célèbre homme d'affaires Ethan Gils (le fondateur de G SYSTEM). Il y a aussi des journalistes de VTV (Violettes Télévision, la chaîne locale) qui sont là pour filmer l'évènement.

À 22h, le rideau séparant les deux salles de la galerie s'ouvre, et on nous invite à rejoindre le lieu de l'expo gallo-romaine. Au fond de la salle se tiennent deux hommes, un aux cheveux blancs habillé élégamment, et un d'une trentaine d'années habillé de manière plus décontractée et portant des lunettes ; dans leur dos un rideau rouge dissimule ce qui sera visiblement la pièce maîtresse de l'exposition.
L'homme aux cheveux blancs prend la parole [le texte qui suit a été retranscrit en se basant sur le reportage de VTV, je n'aurais pas pu ressortir tout ça de tête ! ] :
« Bonsoir à tous ; merci d'être venus si nombreux à cette exposition. Je suis Charles Tinople, professeur d'archéologie à l'U.T.O. En 1990, lors de la construction du métro, des vestiges gallo-romains datant du IVème siècle ont été mis à jour entre ce qui allait devenir les stations Esquirol et Capitole. C'est moi qui ai été chargé de diriger les fouilles à l'époque, et une partie des objets trouvés là-bas a depuis été exposée au Musée Sainte-Raymonde. Néanmoins toutes nos découvertes n'ont pas été présentées au public en raison de leur état délabré. »
Charles Tinople désigne d'un mouvement de main l'homme à lunettes qui se tient à ses côtés :
« Il y a trois ans, mon assistant Alain Drachon ici présent s'est lancé dans un projet titanesque : Restaurer une peinture murale de 2 mètres sur 5 dont il ne restait que plusieurs centaines de morceaux éparpillés. Un impressionnant travail de patience dont vous allez pouvoir apprécier le résultat dans un instant... »
Alain Drachon prend la parole :
« Bonsoir. En 2008, quand j'ai été nommé assistant de M. Tinople, ce dernier m'a chargé de faire l'inventaire des objets qui avaient été trouvés lors des fouilles de 1990 ; c'est comme ça que j'ai découvert les pièces d'un immense puzzle que personne n'avait jusqu'à présent tenté de reconstituer ; à l'origine, la reconstitution de cette fresque n'était qu'un passe-temps auquel je m'adonnais durant mon temps libre, et je n'étais pas sûr de la mener à terme. Après tout, rien ne me garantissait que toutes les pièces du puzzle étaient en notre possession. Mais au bout de quelques mois, au vu des résultats obtenus, Charles m'a vivement encouragé à poursuivre dans cette direction et m'a à cet effet accordé le temps et les moyens dont j'avais besoin : À l'aide d'un logiciel de modélisation 3D, nous avons pu identifier quels morceaux étaient associés ensemble, et nous avons fini par reconstituer 92% de la fresque. Cependant le résultat était difficilement montrable : Outre les pièces manquantes, de nombreuses zones étaient tellement abimées que la peinture avait été effacée. Nous avons alors pris la décision de demander à une équipe de spécialistes en restauration d’œuvres d'art d'arranger la fresque, en lui redonnant ses couleurs d'origine, en redessinant les parties qui n'étaient plus visibles qu'aux rayons X, et en extrapolant les zones manquantes. Et après de longs mois de travail, nous sommes enfin en mesure de vous montrer le résultat. Charles, je vous en prie... »

Charles Tinople tire le rideau et dévoile la fresque ; cette dernière représente un pré verdoyant à l'orée d'un bois aux arbres majestueux ; sur le côté gauche se trouve une femme blonde, visiblement en colère, qui pointe son doigt en direction d'un groupe d'hommes équipés de haches situés sur le côté droit ; ces derniers semblent se faire attaquer par des plantes qui s'enroulent le long de leurs jambes, entravent leurs bras, et les étranglent : certains sont encore en train de lutter, tandis que d'autres gisent sur le sol. Alors que les traits des bûcherons sont plutôt grossiers, ceux de la femme témoignent au contraire d'un certain souci du détail et contribuent à lui donner une aura divine ; le choix des couleurs renforce cette impression.

Charles reprend la parole :
« Nous ne sommes pas en mesure de donner une interprétation définitive de cette œuvre ; d'après Alain, il s'agirait de la déesse de la terre Tellus qui punirait les hommes pour avoir osé saccager la nature ; personnellement je doute que les hommes de cette époque aient eu ce genre de préoccupations écologiques, leur impact sur l'environnement était bien moindre que le notre à l'heure actuelle... Je pense plutôt qu'il s'agit de la déesse de l'agriculture Cérès punissant des hommes qui n'auraient pas respecté son culte : Peut-être ont-ils abattus un arbre sacré ? À moins qu'ils aient négligé de lui faire une offrande avant d'aller abattre des arbres... Cependant rien ne permet de départager nos deux hypothèses, et même mon éminent confrère Adonis Cartier ici présent, professeur en Histoire Antique à l'U.T.O., n'a pu se prononcer... »

Cartier ! Je ne m'étais pas trompé, il s'agissait bien d'Aurélie Cartier ! Et l'homme à ses côtés, que Charles Tinople vient de désigner, est donc son mari.

« C'est d'autant plus difficile que les deux déesses possèdent de nombreux attributs en commun, et qu'elles ont fini avec le temps par être assimilées l'une à l'autre. »
« Merci Adonis pour ces précisions. Quoi qu'il en soit, il s'agit d'un œuvre magnifique que nous n'aurions jamais pu admirer sans le travail et l'acharnement d'un groupe de personnes passionnées, à savoir Alain et l'équipe des restaurateurs ! Je vous demande de les applaudir bien fort. »
Alain reprend la parole :
« Merci, merci. Je sais que vous avez tous faim, alors je vais faire bref pour conclure : En plus de la fresque, vous trouverez de nombreuses autres pièces antiques exposées dans cette salle, ainsi que des œuvres contemporaines au niveau de l'entrée... et, bien évidemment, de délicieux petits-fours qui vous attendent sur les tables ! Allez, je vous souhaite à tous une bonne soirée ! »

Manger ! Enfin !

Tout en dégustant quelques bouchées aux garnitures diverses et variées (et pas toujours reconnaissables), je jette un œil aux divers objets présentés : Des pièces de monnaie, des amphores, des statuettes... Un objet en particulier attire mon attention : Un masque d'argile portant un papillon sculpté sur sa joue droite. D'autres élèves de ma classe admirent l'objet, et Mme Tinople finit par s'approcher de nous et nous explique qu'il s'agit d'un masque de théâtre grec antique dont la présence dans une ville gallo-romaine témoigne des nombreux échanges culturels qui avaient lieu à l'époque. Mais alors qu'elle voulait nous apprendre le mot latin qui sert à désigner ce type de masque, elle est victime d'un trou de mémoire et finit par y renoncer. À propos de théâtre, deux filles de ma classe évoquent l'ouverture prochaine des clubs du lycée, la dernière semaine de septembre.

La soirée passe relativement vite : Je me balade d'une salle à l'autre, discute avec mes camarades de classe, retourne plusieurs fois me resservir en petits-fours, et lorsqu'on nous annonce que la galerie fermera à minuit il est déjà 23h30 (je n'avais pas réalisé qu'il était si tard).

Je fais un dernier tour, et me dirige sans hâte vers la sortie. Il est minuit moins le quart quand je pénètre dans la station Bagatelle, et je n'ai pas à attendre bien longtemps que le métro arrive. Au moment où les portes se referment, je remarque qu'Aurélie Cartier et son mari sont entrés dans la même rame que moi ; ce ne sont d'ailleurs pas les seuls visages familiers : De nombreux invités de l'exposition sont présents, dont quelques camarades de classe.

Les stations s'enchainent : Mermoz, Fontaine-Lestang, Arènes, Patte-d'Oie, St-Cyprien-République...

Nous arrivons à Esquirol ; Ethan m'a appris plus tard qu'il avait initialement prévu de descendre à cette station pour rentrer directement chez lui (plutôt que de faire la correspondance à Jean-Jaurès pour aller aux Carmes), mais qu'il s'était ravisé en voyant monter un charmant jeune homme... S'il avait su...

Parmi les nouveaux venus dans la rame, il y a aussi un type qui utilise son téléphone portable comme une radio et nous fait profiter de ses goûts musicaux pitoyables ; le volume est fort, la musique mauvaise, j'ai hâte de descendre.
Non mais quelle idée d'avoir installé la 3G dans le métro ?! Je ne félicite pas Filéo !
[note pour les non-toulousains : Filéo est le nom de la société des transports responsable du réseau bus-métro-tram. ]

Une succession de boom-booms et de chants autotunés, puis la voix de l'animateur radio : « Bonsoir chers auditeurs, il est mi... »




Plus rien.

Silence. Obscurité. Immobilité. Tout semble s'être éteint : La radio, la lumière, le métro.


La lumière revient au bout de quelques secondes, une lumière verdâtre tout aussi surnaturelle que la scène qu'elle me permet de contempler : À l'exception de cinq personnes (le mari d'Aurélie Cartier, un élève de ma classe appelé Samir, Ethan Gils, une jeune fille aux longs cheveux bruns, et moi-même), tous les occupants du métro sont remplacés par des silhouettes noires masquées complètement immobiles ! Il y a des taches rouges (du sang ?) sur le sol et les murs. L'avant de la rame est comme arraché et donne directement sur la voie.

La jeune fille pousse un hoquet de surprise, mais se ressaisit et garde son calme.
L'un de nous, je ne sais plus qui, prononce à haute voix la question que nous nous posons tous : « Qu'est-ce qui se passe ? »

Samir se rapproche d'Ethan, qui vérifie méthodiquement tous ses appareils électriques : Montre, téléphone portable, tablette... Aucun ne marche. Pas plus que ma montre, ou le bouton d'appel d'urgence du métro. Nous sommes bien éclairés par les panneaux lumineux de la rame, mais il s'agit plutôt d'une étrange lueur phosphorescente, et non d'une véritable lumière électrique.

Adonis Cartier fixe la silhouette de ce qui était il y a encore quelques secondes sa femme ; alors qu'il l'agrippe pour la secouer dans l'espoir de la réveiller, ses doigts s'enfoncent dans la substance noire et gélatineuse qui lui sert de corps : Adonis a un violent mouvement de recul, comme s'il avait reçu une décharge électrique ; des larmes coulent d'elles-mêmes le long de ses joues, et il nous raconte qu'il a été assailli par une multitude d'émotions négatives au contact de cette chose : Peur, colère, désespoir...

Ne voyant pas quoi faire d'autre, nous décidons de sortir de la rame et de regagner à pied la station suivante ; Adonis est réticent à l'idée de quitter sa femme, mais nous finissons par le convaincre de venir avec nous.

Nous marchons quelques minutes et arrivons à la station Capitole ; les portes automatiques qui séparent les quais des rails sont fracassées, nous en traversons les débris en tâchant de ne pas nous blesser avec les éclats de verre.

Il y a d'autres silhouettes masquées sur les quais, tout aussi immobiles. Par curiosité, Ethan décide d'en toucher une et a le même mouvement de recul qu'Adonis : Il confirme que la sensation n'est en effet pas agréable.

Nous montons les escaliers et atteignons l'étage supérieur, avec ses bornes d'achat de titres de transport et ses tourniquets. Bonne nouvelle, il n'y a aucune silhouette noire ici. Mauvaise nouvelle, on a droit à de nouveaux détails pas plus rassurants : Les murs sont tapissés de plantes grimpantes, de longues racines perforent à plusieurs endroits le plafond de la station, et toujours cette lueur verdâtre et ces taches rouges qui ne font qu'accentuer notre sentiment de malaise.

Nous sommes pressés de regagner la surface, mais alors que nous nous dirigeons vers la sortie, des racines et des lianes s'étirent vers nous et s'enroulent le long de nos jambes et de nos bras ! Nous entendons du bruit en provenance de l'étage inférieur, et voyons trois silhouettes masquées monter lentement les escaliers. Elles peuvent donc bouger !!! La fille pousse un cri.

Une fois en haut des escaliers, le corps de ces créatures semble se liquéfier jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'un tas de matière noire et visqueuse duquel émerge deux bras et sur lequel est posé un masque. La transformation opérée, les créatures continuent leur avancée dans notre direction ; la fille pousse un cri encore plus fort que le précédent.


[Désolé, pas le temps d'en écrire plus aujourd'hui, j'ai une dissert de philo à rendre cette semaine. La suite très bientôt... ]

dimanche 25 mars 2012

Semaine du 12 au 18 septembre 2011

Le début de ma deuxième semaine de cours est marqué par la macabre découverte du corps de Monique Santos dans la nuit du 12 au 13, en plein milieu de la place du Capitole !
De nombreux mystères entourent cette mort et la façon dont le corps a été trouvé : Lundi soir, sur le coup de minuit, une panne de courant avait brusquement frappé le quartier du Capitole, tandis qu'au même moment un nuage occultait la pleine lune, plongeant les fêtards dans l'obscurité la plus totale ; moins de dix secondes après, le courant revenait, rapidement suivi par les cris d'une jeune étudiante : Devant elle, allongé sur le signe du Sagittaire, se trouvait le corps sans vie d'une femme, entièrement couvert de végétation ! Des violettes aux pétales noirs fleurissaient un peu partout, certaines sortant même de la bouche ouverte du cadavre !
La cause du décès était inconnue, mais une rumeur a rapidement commencé à circuler : Ces violettes noires seraient une création de Monique Santos, et elles seraient directement responsables de sa mort !

Malgré le caractère mystérieux de cette affaire, je ne m'y intéresse pas plus que ça ; je pense surtout à ma future carrière musicale, je compose plein de nouveaux morceaux, et j'ai hâte qu'un bassiste réponde à mon annonce.

Au milieu de la semaine, la prof de latin nous remet comme promis les cartons d'invitation : L'inauguration de l'expo gallo-romaine aura lieu ce vendredi à 21h30.
À ce moment là, j'ignore encore que ma vie est sur le point de basculer...

Et pendant ce temps :
  • Julia Ponce fait la connaissance de son voisin, André Laurent Jean Géraux (dit "Bebe"), un étudiant en stylisme passionné par le Japon (les "tac tac tac" provenaient de sa machine à coudre).
  • Adonis Cartier essaie tant bien que mal d'avancer sur l'écriture de son nouveau livre ; son éditeur lui apprend que sa précédente série "Terres de Octania" devrait normalement être adaptée en bande dessinée.
  • Ethan Gils s'intéresse de près à la fabrication de sabres, et fait un voyage éclair au Japon à cet effet ; il se rend aussi à la bibliothèque du Vatican pour y consulter des livres rares.
  • Samir Moussaoui suit son patron Ethan au Vatican et demande à son amie Latifah de le couvrir lors de ce voyage éclair en jet privé. [T'inquiète Samir, il y a peu de chances que tes parents tombent sur ce blog, et puis de toutes façons il y a prescription maintenant ! ^^]

samedi 24 mars 2012

Le commencement

Bonjour ! Je m'appelle Julien Valjean, j'ai 17 ans, et je suis en Terminale L au Lycée Jean Mermoz à Toulouse.
J'ai déjà un blog qui parle de musique (c'est ma grande passion, et je suis d'ailleurs chanteur-guitariste d'un groupe de rock appelé Phantom Pain), mais si aujourd'hui j'en crée un nouveau c'est pour parler de tout autre chose.
Vous l'avez sûrement remarqué, il se passe des trucs bizarres depuis quelques mois dans notre belle ville rose ; j'ai malheureusement le pressentiment que les choses ne vont pas aller en s'arrangeant, même si mes amis et moi allons tout faire pour éviter le pire. Mais au cas où il nous arriverait quelque chose, je veux laisser une trace écrite de ce que nous avons vécu, en espérant que cela aidera quelqu'un à réussir là où nous aurons échoué...

Tout a commencé en septembre dernier, peu après la rentrée des classes ; souvenez-vous, à ce moment-là tout le monde ne parlait que de la disparition de Monique Santos, la PDG de Santos Agro Alimentaire. On était sans nouvelles depuis déjà une semaine, et certaines rumeurs prétendaient qu'elle n'avait pas été enlevée mais qu'elle avait fui le pays pour éviter le procès qui l'attendait fin octobre ; elle était en effet soupçonnée d'avoir obtenu l'autorisation de mise en vente sur le marché d'O.G.M. dangereux grâce à ses appuis politiques et en versant des pots-de-vin aux autorités de contrôle !
C'est un documentaire consacré aux abeilles et à leur disparition massive au cours de ces dernières années qui avait tiré la sirène d'alarme : Alors que certains O.G.M. produits par Santos AA étaient simplement censés repousser les insectes et autres parasites, ils s'avéraient en réalité toxiques pour de nombreuses formes de vie... humains y compris !
Monique Santos

Moi à cette époque je vis ma vie de lycéen ordinaire : Cours, jeux vidéo, répétitions avec mon groupe... Même si nos professeurs insistent lourdement sur le côté crucial de cette année (« l'année de bac ! », comme se plait à le répéter notre prof de philo et prof principal Mme Régine Dukan), j'avoue ne pas prendre leurs recommandations au sérieux : Je suis plutôt bon élève (pas genre "premier de la classe", plutôt genre "je bosse juste ce qu'il faut pour avoir légèrement au dessus de la moyenne"), et je suis plus préoccupé par ma future carrière de rockstar que par ce bac qui ne sera pour moi qu'une formalité.

Notre bassiste ayant déménagé dans une autre région durant l'été, il ne reste plus que mon ami d'enfance et voisin Pierre à la batterie et moi à la guitare et au chant : Il nous faut un nouveau membre, et à cet effet je laisse une annonce dans ma boutique de musique préférée quelques jours après la rentrée.

À la fin de la première semaine de cours, notre prof de latin Mme Constance Tinople nous apprend que son mari, professeur en archéologie à l'U.T.O. (Université Toulouse Ouest), organise une exposition d'objets gallo-romains à la Galerie Irrigua ; Madame Tinople nous annonce qu'elle a des invitations gratuites pour assister à la soirée d'inauguration, et qu'elle peut en offrir à tous ses élèves. Étant donné que l'expo a l'air intéressante (à ce que j'ai compris, il s'agirait d'objets exhumés 20 ans plus tôt lors de la construction du métro), et qu'en plus il y aura un buffet gratuit (Yeah ! \o/), j'inscris mon nom sur la liste que fait circuler la prof.

Et pendant ce temps :
  • Julia Ponce emménage dans son appart à Compans-Caffarelli quelques semaines avant la rentrée universitaire (qui aura lieu le 19 septembre) ; alors qu'elle se rend à l'U.T.O. pour finaliser son inscription, elle fait la connaissance d'une future camarade de classe prénommée Maud ; elle apprend grâce à une affiche que les étudiants des filières "Art" et "Histoire" de l'U.T.O. peuvent demander par mail une invitation gratuite pour une expo gallo-romaine ; elle cherche un travail à mi-temps et réussit à décrocher un poste d'infographiste pour rénover le site internet de l'Office du Tourisme ; la nuit, elle est dérangée par un étrange "tac tac tac" en provenance de l'appartement voisin...
  • Adonis Cartier est harcelé au téléphone par son éditeur qui lui réclame le manuscrit de son prochain livre d'ici la fin du mois (Adonis se garde bien de lui dire qu'il n'a pour l'instant écrit que trois pages ! ) ; alors qu'il se rend à l'U.T.O. pour préparer ses prochains cours (la rentrée universitaire approche à grands pas), il tombe sur son confrère Charles Tinople qui lui remet deux invitations pour l'inauguration de l'expo gallo-romaine (une pour lui, et une pour sa femme).
  • Ethan Gils est un homme très occupé qui enchaine à un rythme effréné les conseils d'administration, les visites de musées, et les conquêtes d'un soir ; la crise que subit Santos AA l'intéresse au plus au point, et il envisage de racheter l'entreprise lorsque son action sera au plus bas ; son implication dans la vie culturelle toulousaine lui vaut de recevoir une invitation pour l'inauguration de l'expo gallo-romaine ; il décide d'engager un assistant.
  • Samir Moussaoui passe beaucoup de temps après les cours avec son amie Latifah, se fait dédicacer un livre de Mélanie Ouicaveau à la Librairie Clarté Noire, et finit par décrocher un petit boulot à mi-temps en tant qu'assistant de M. Gils.